L'histoire au fil de l'Auvézère
Les premiers témoignages de vie sur la commune de Cubjac dates d’il y a plusieurs milliers d’années, au paléolithique plus exactement, sur le site du roc de la Belle situé entre le bourg de Cubjac et le lieu-dit la Côte où des vestiges ont été découverts en 1969 par Mr Roussot et Mme Delpech.
La première mention écrite de notre commune date du XIIème siècle, d’abord sous la forme de Cupzac puis au siècle suivant de Cubzacum en 1365 puis Cubzac en 1382.
La commune sait attirer une population assez aisée, comme en témoigne la construction de deux manoirs au XVe, dont celui de la Forie ainsi que la Chartreuse du Maine élevé au XVIIe et devenu aujourd’hui un gîte prestigieux.
Cette prospérité dure jusqu’au XIXe, époque à laquelle sont bâties la nouvelle église et la chartreuse de La Borie. Sur la rive gauche en aval de l’Auvézère, le château de Cubjac conserve un ensemble du XVe : logis accosté de trois tours, c’était la propriété de la famille des Foucauld de Lardimalie. La demeure avait naguère servi de précieux écrin à une collection de dessins de Constantin Guys.
En 1900, la commune possédait une halle aujourd’hui disparue et une usine de fabrication de bijoux fantaisie donnant sur le barrage de l’Auvézère. Cet imposant bâtiment est encore aujourd’hui bien visible.
Cubjac vaut une étape pour la quiétude qui s’en dégage. L’arrivée offre un beau panorama sur les rives de l’Auvézère, propice au rêve et à la promenade bucolique. Mais ne vous laissez pas tromper par le caractère d’apparence calme de l’Auvézère car elle sait, de temps à autre, se montrer difficile et le pont de Cubjac en fut le premier affecté.
Récemment rénové, il était à l’origine en bois et représentait la voie privilégiée pour joindre d’un côté le Limousin, l’Angoumois et la Saintonge, et de l’autre, le Quercy, l’Auvergne et le Languedoc. Malheureusement après une crue dévastatrice en 1643, le pont de bois, déjà en piteuse état, est détruit.
La reconstruction entreprise en 1655 s’avère insuffisamment solide si bien qu’en 1659, des animaux lors d’une traversée, tombent dans l’Auvézère encore en crue. La construction de ce nouveau pont, plus long, plus large et plus haut, avec neuf piles à durée jusqu’en 1783. Encore une fois, à la suite d’un caprice de l’Auvézère, ce dernier est à moitié détruit.
Malgré ce tempérament les bords de l’Auvézère offrent des panoramas qui inspirent comme, un peu plus loin sur la commune de la Boissière d’Ans, où, au pied du pont se trouve la petite cascade du Blâme, du nom du ruisseau qui vient se jeter dans l’Auvézère.
Se petit ruisseau lui aussi à son fort caractère puisqu’il a alimenté la forge de 1691 à 1830 dans laquelle on fondait les canons destinés à la Marine Royale. Seuls subsistent les hauts fourneaux et la maison du Maitre de forge bâtie, elle de 1791 à 1810 par Jean Festugière. En 1795, ce sera 250 canons qui sortiront des forges.
Aujourd’hui les hauts fourneaux font l’objet d’importants travaux de restauration et sont visitables à certaines portes ouvertes organisées par l’association « La route des canons ». À noter que cette restauration a été sélectionnée par la mission Patrimoine de Stéphane Bern.
Continuons notre route jusque dans le bourg de la Boissière d’ans où vous trouverez son église Saint Martin, romane et gothique, avec son portail à chapiteaux où en 2011, des travaux de restauration avait révélé la présence de peintures murales médiévales. À quelques pas du bourg vous trouverez également Le château d’Ans et le château des Brouillets datant du XVe ayant appartenu à Jeanne d’Albret, la mère de Henri IV sur lequel on aperçoit encore fort bien les mâchicoulis et le chemin de ronde.
Terminons notre route encore plus en amont de l’Auvézère sur la commune de Saint Pantaly d’ans, qui au moyen-âge, dépendait de la châtellerie d’Ans. La première apparition du village remonte au XIIIe sous la forme latine de Sanctus Pantalius d’Ans.
Son château, dit de Marqueyssac, bien qu’aujourd’hui en ruine, fait l’objet d’un formidable élan de solidarité lançait par l’association « les amis de Marqueyssac ». Au XVIIe ce château vivait ses moments les plus fastueux. C’est Jeanne de Marqueyssac qui, par son mariage avec René d’Hautefort en 1618 donna un nouveau lustre à cet imposant monument. Malheureusement la famille découvrira les attraits de la cour de Versailles et le château tombera lentement dans l’oubli. Jusqu’en 1952, où un terrible orage pulvérisera ses ardoises et laissera le château meurtri, ouvert à la destruction et à la déchéance.
Heureusement depuis 2012 les vestiges sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques et l’association qui a immiscé la restauration œuvre de manière formidable à faire renaitre ce lieu remplit de charme et d’histoire.
Nous finirons notre balade au pieds de l’église de Saint Pantaly d’Ans datant du XVIe et celle de Saint-Pardoux-d’Ans datant, elle, du XVIIe.
L’association des trois communes historiques de Cubjac-Auvézère-Val d’Ans regorge de lieu aussi inédit que riche de par leur passé. N’hésitez pas à arpenter les chemins lors de longues marches seuls ou en famille, qui sait, vous pourriez tomber sur un nouveau morceau d’histoire !